Stratégie numérique du Québec – Pour un réseau scolaire compétitif et tourné vers l’avenir

Québec, le 15 février 2017 – Participant aux consultations destinées à élaborer la première stratégie numérique, l’Association québécoise des cadres scolaires (AQCS) réitère qu’elle accueille positivement l’arrivée des outils numériques dans la mesure où cette technologie permet d’améliorer les indicateurs de réussite, que les enseignants disposent de la formation adéquate, qu’on laisse une latitude aux commissions scolaires et aux établissements dans le choix des outils à implanter et que l’État ait les moyens financiers de ses ambitions.

Depuis que les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont été introduites dans les classes, les membres de l’AQCS ont noté plusieurs effets bénéfiques. Ces outils améliorent sensiblement la réussite, stimulent la persévérance, diminuent les taux d’absentéisme, spécifiquement chez les garçons, rendent les enseignants plus accessibles en classe et permettent à certains élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) de réussir autant que les élèves sans handicap ou sans difficulté d’apprentissage. Ceci est sans compter les possibilités qu’ils procurent pour les adeptes de la pédagogie inversée.

Étant appelés à se multiplier, les outils numériques sont devenus le prolongement d’une approche pédagogique traditionnelle. Aujourd’hui, il devient incontournable de les intégrer adéquatement pour éviter qu’un fossé se creuse entre les établissements publics et privés, entre l’école et la société et entre le Québec et les autres pays de l’OCDE. Pour y arriver, le gouvernement du Québec doit se doter d’une stratégie claire et d’une vision à long terme sur cet enjeu, ce qui a fait défaut jusqu’à maintenant. Évidemment, il faudra arrimer les stratégies de déploiement du numérique sans toutefois tomber dans les approches mur à mur, a rappelé l’AQCS dans un mémoire déposé aujourd’hui.

« Malgré leurs avantages, les outils numériques ne sont pas une finalité en soi. Pas plus qu’ils ne sont une panacée. Dans les faits, ils s’ajoutent à un éventail d’outils tous aussi complémentaires les uns que les autres. Les TIC donnent de nouveaux leviers aux enseignants et les aident à diversifier leurs approches pédagogiques pour maintenir l’intérêt et la capacité d’attention de leurs élèves. Étant donné que les citoyens qui façonneront le Québec de demain se trouvent dans les établissements du réseau scolaire, l’éducation doit constituer l’un des secteurs à privilégier dans les contours de cette stratégie numérique », juge Mario Champagne, président de l’AQCS.

LA FORMATION : CLÉ DE VOÛTE POUR UNE INTÉGRATION RÉUSSIE
Bien que les commissions scolaires disposent d’enveloppes dédiées pour l’acquisition d’outils numériques ou de logiciels, c’est souvent au chapitre de la formation du personnel que le bât blesse. Quand on renforce les compétences des enseignants et du personnel sur les questions numériques, ce sont autant des compétences qu’on transfère aux élèves. Elles feront d’eux des citoyens encore plus aguerris pour faire face aux défis de demain et du marché de l’emploi.

Aussi emballante soit-elle, cette migration vers les outils numériques introduit une nouvelle responsabilité : celle de l’éducation à la citoyenneté numérique. En effet, pour ceux qui souhaitent s’y aventurer, elle induira l’adoption d’un comportement responsable et éthique à l’égard des TIC que le personnel devra véhiculer aux élèves.

BESOINS ILLIMITÉS, RESSOURCES LIMITÉES : LA QUESTION DU FINANCEMENT
Par ailleurs, avec la montée en popularité des livres numériques et des outils d’apprentissage que confèrent les tablettes, les applications ou autres plateformes, cette stratégie numérique doit aujourd’hui servir à baliser les pratiques dans nos établissements d’enseignement et à préciser le moyen de les financer. À cet égard, l’Association met en garde le gouvernement contre les enveloppes financières dédiées tellement restrictives qu’elles limitent les possibilités et freinent les initiatives et la créativité des équipes-écoles.

Sur le plan financier, les établissements privés se trouvent largement avantagés puisqu’ils ne sont pas tenus de respecter les principes de gratuité scolaire enchâssés dans la Loi sur l’instruction publique. Ils peuvent plus facilement éponger la facture ou la refiler directement aux parents. Conséquence : le gouvernement devra se montrer équitable pour éviter un déphasage entre les outils numériques des écoles publiques et privées. À tout le moins, rappelle l’AQCS, il devra imposer les mêmes balises à chacun des deux réseaux.

Le mémoire de l’AQCS sera disponible à compter du 26 février 2017 sur notre site Internet au www.aqcs.ca sous la rubrique Avis et mémoires.

À propos de l’AQCS
L’Association québécoise des cadres scolaires (AQCS) regroupe plus de 2 200 gestionnaires œuvrant au sein des 72 commissions scolaires francophones et anglophones du Québec. Elle rassemble, protège, soutient, informe et représente les cadres du réseau scolaire québécois. Les cadres scolaires occupent des fonctions de conseil, de soutien et d’encadrement dans des écoles primaires et secondaires, des centres d’éducation des adultes et de formation professionnelle, ainsi que les centres administratifs des commissions scolaires.

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Source : Jean-François Parent
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