Rendez-vous national sur la main-d’oeuvre – Et si l’adéquation passait par la formation professionnelle ?

Québec, le 16 février 2017 — Trop souvent le parent pauvre du réseau de l’éducation ou ce parcours qu’on choisit par défaut, la formation professionnelle constitue pourtant un élément incontournable dans cette adéquation formation-emploi tant recherchée. Alors que s’ouvre aujourd’hui le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, l’Association québécoise des cadres scolaires (AQCS) plaide en faveur de mesures costaudes en vue de valoriser ce parcours hautement prometteur regorgeant de perspectives professionnelles emballantes.

Non seulement recense-t-on des milliers d’emplois disponibles dans les secteurs de la formation professionnelle, mais bon an mal an, 130 000 personnes s’y investissent et rejoignent le marché du travail dans des secteurs à forte demande. Ceci est sans compter tous ceux qui bénéficient des services de la formation sur mesure.

« Le vieillissement de la population et le renversement de la pyramide démographique, conjugués à la rareté de la main-d’œuvre et à l’automatisation des procédés, font en sorte que les conditions sont plus que jamais réunies pour aborder de front les enjeux très contemporains qui touchent la main-d’œuvre. Dans ce vaste exercice de mobilisation, la formation professionnelle ne peut figurer au second rang des priorités. Autrement, le gouvernement du Québec ne fera que renforcer les préjugés à l’égard de la formation professionnelle, perceptions négatives qu’il faut collectivement changer pour relever les défis qui se profilent sur le marché de l’emploi », a indiqué le président de l’AQCS, Mario Champagne.

Dans son mémoire, l’AQCS évoque des chantiers prioritaires et des pistes de solution qui permettraient à la formation professionnelle de retrouver ses lettres de noblesse :

1-  Mettre fin à la confusion quant aux dispositifs de qualification ;

2-  Prévoir une fluidité pour reconnaître les trajectoires multiples ;

3-  Diversifier et harmoniser les initiatives de formation ;

4-  Favoriser un repositionnement du secteur de la formation professionnelle.

ACCUEIL DES IMMIGRANTS : CONCILIER QUALIFICATION ET FRANCISATION
Par ailleurs, l’AQCS considère que ce Rendez-vous national de la main-d’œuvre doit prévoir une réflexion profonde sur le processus d’intégration des immigrants à la société québécoise et son impact sur le développement des compétences de la main-d’œuvre. Au cours des dernières décennies, afin de répondre aux besoins des immigrants adultes (parents, étudiants ou travailleurs), les commissions scolaires ont mis en œuvre des modes d’organisation de la formation innovants. À titre d’exemple, certaines commissions scolaires offrent la francisation en concomitance avec la formation professionnelle. Cela permet l’accès à une double qualification : une formation pour occuper un métier et la langue de travail pour l’exercer. Nous croyons que cette pratique probante mériterait d’être répliquée dans l’ensemble des établissements.

OUI À L’ADÉQUATION, MAIS PAS À TOUT PRIX
Enfin, l’AQCS embrasse les principes de l’adéquation formation-emploi à condition que cet objectif ne se transforme pas en obsession. En ce sens, elle s’opposera à une approche qui découragerait une personne, surtout lorsqu’elle est éloignée du marché du travail, de poursuivre son parcours dans le domaine qui la passionne.

En dirigeant systématiquement les clientèles vers les programmes à forte demande pour répondre aux impératifs et aux besoins du marché du travail, l’AQCS estime que le Québec pourrait récolter des effets collatéraux et altérer des indicateurs comme le taux de persévérance ou le taux de décrochage qu’on souhaite justement améliorer comme société. Il peut arriver qu’une personne trouve sa voix dans un domaine moins en demande, mais que sa passion lui permette de mettre la main sur une première formation qualifiante. N’oublions jamais que la mission des établissements d’enseignement, c’est précisément d’éveiller les intérêts des jeunes et d’allumer cette étincelle qui leur fera découvrir un métier ou une profession.

« Longtemps banalisé, trop souvent sous-estimé, le secteur de la formation professionnelle a besoin aujourd’hui d’une bonne dose de reconnaissance de la part de l’État québécois et des acteurs gravitant autour du milieu de l’emploi. Il faudra beaucoup plus qu’en parler. Il faudra agir. Démystifier. Valoriser. Et y croire », a conclu le président de la Commission professionnelle de la formation générale, professionnelle et aux entreprises, Benoit LeBel.

Pour consulter le mémoire de l’AQCS, rendez-vous au www.aqcs.ca sous la rubrique Avis et mémoires.

À propos de l’AQCS
L’Association québécoise des cadres scolaires (AQCS) regroupe plus de 2 200 gestionnaires œuvrant au sein des 72 commissions scolaires francophones et anglophones du Québec. Elle rassemble, protège, soutient, informe et représente les cadres du réseau scolaire québécois. Les cadres scolaires occupent des fonctions de conseil, de soutien et d’encadrement dans des écoles primaires et secondaires, des centres d’éducation des adultes et de formation professionnelle, ainsi que les centres administratifs des commissions scolaires.

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Source : Jean-François Parent
Directeur général
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